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Peut-on lire le stress dans la bouche ? Selon une étude récente parue dans le BMJ Mental Health, la réponse est oui. Des chercheurs ont découvert que notre microbiome buccal, c’est-à-dire l’ensemble des micro-organismes présents dans notre salive, varie en fonction de notre niveau de stress, d’anxiété ou encore de dépression. Et ces variations ne sont pas dues au hasard.
Menée auprès de 224 femmes enceintes, cette étude montre que certaines espèces de bactéries sont plus présentes chez celles qui souffrent de troubles psychiques, comme l’anxiété ou le syndrome de stress post-traumatique (SSPT). Ce n’est pas tout : selon les chercheurs, il serait même possible de détecter ces troubles mentaux grâce à un simple prélèvement salivaire.
L’étude va plus loin : elle révèle une différence de “signature microbienne” selon les symptômes. Par exemple, des niveaux élevés de stress sont associés à une surreprésentation de certaines bactéries du type Proteobacteria, tandis que la dépression est liée aux Spirochaetes. L’anxiété ? Elle serait marquée par une montée en puissance des Firmicutes et des Dialister.
Ces résultats intrigants soulèvent une question cruciale : peut-on, à l’avenir, agir directement sur le microbiome buccal pour améliorer la santé mentale, un peu comme on le fait déjà avec le microbiote intestinal ? Des pistes évoquent l’utilisation de probiotiques ou des ajustements alimentaires ciblés.
Autre point à retenir : certains facteurs extérieurs comme le tabagisme, les problèmes dentaires ou encore les violences conjugales influencent aussi le microbiome, mais dans une moindre mesure.
Bref, notre bouche pourrait bien devenir un nouvel outil de diagnostic, et pourquoi pas de prévention, en matière de santé mentale. Et si la prochaine révolution dans la lutte contre le stress se jouait… sur notre langue ?