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Entre le vacarme des annonces, les bips de caisses et les néons éblouissants, les gares et les supermarchés peuvent vite devenir un cauchemar sensoriel. Pour les personnes autistes, anxieuses ou migraineuses, chaque sortie peut se transformer en épreuve. Mais depuis peu, des initiatives émergent pour offrir des bulles de calme, même si leur mise en œuvre reste souvent incomplète.
Des « espaces calmes » qui changent la donne en théorie
En France, environ 700 000 personnes vivent avec un trouble du spectre autistique (source : Inserm). À Paris, la gare de l’Est a inauguré en mai un espace calme de 7 m², climatisé et accessible à tous les voyageurs sur simple présentation d’un billet. L’objectif : offrir un refuge temporaire loin du tumulte. Mais l’expérimentation, prévue jusqu’à fin 2025, ne concerne pour l’instant qu’un seul site.
Ce type d’initiative avait déjà fait ses preuves dans certaines écoles, entreprises et même lors des Jeux olympiques et paralympiques de 2024 avec le Club France. Pourtant, dans l’univers des transports publics, la gare de l’Est reste une exception.
Les « heures silencieuses » : une bonne idée mal appliquée
Côté grandes surfaces, l’Assemblée nationale a voté en 2021 une proposition de loi pour instaurer des « heures silencieuses ». Lumière tamisée, musique coupée, appareils bruyants en pause… L’idée séduit, mais l’application laisse à désirer.
Au centre commercial Beaugrenelle, par exemple, l’heure silencieuse quotidienne (15h-16h en semaine) passe inaperçue pour de nombreux clients et même pour une partie du personnel. L’information, trop discrète, se perd dans les allées.
Comme le reconnaît Nadia Essayan, ex-députée et rapporteuse de la loi, faire respecter cette mesure dans tous les commerces d’un centre est un véritable défi. Résultat : l’expérience reste partielle et parfois décevante.
Pourquoi ces initiatives peinent à s’imposer ?
Entre manque de communication, absence de formation du personnel et difficultés logistiques, ces projets avancent lentement. Les personnes concernées doivent souvent chercher activement ces espaces ou adapter leurs horaires de sortie pour espérer bénéficier de conditions plus apaisées.
Pourtant, le besoin est réel : réduire le bruit et la lumière pourrait améliorer significativement le quotidien de millions de personnes. La clé réside sans doute dans une meilleure coordination entre acteurs publics et privés, ainsi qu’une signalétique claire et visible.







