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Faire une thèse, c’est souvent perçu comme l’aboutissement ultime d’un parcours académique. Mais derrière l’image valorisante du doctorant, se cache une réalité bien plus rude : précarité, isolement et épuisement. Une enquête menée auprès de jeunes chercheurs en sciences humaines et sociales révèle l’envers du décor.
Une précarité qui commence dès la thèse
Si certains doctorants décrochent un contrat ou une bourse, beaucoup doivent jongler entre recherches et petits boulots pour survivre. Vacations mal payées, salaires versés avec des mois de retard, absence de protection sociale… La précarité ne s’installe pas seulement après la soutenance : elle commence dès la première année de thèse.
Une vie personnelle mise entre parenthèses
Les sacrifices ne sont pas seulement financiers. Plusieurs témoignages montrent une vie suspendue pendant des années. Projets familiaux reportés, amitiés laissées de côté, journées de travail à rallonge… Une doctorante résume : « J’ai mis ma vie en pause. » Pour beaucoup, la thèse efface progressivement tout ce qui fait la vie en dehors du travail.
Une charge mentale permanente
Si les jeunes chercheurs parlent peu de burn-out clinique, tous évoquent une tension psychique continue. Pensées intrusives, fatigue chronique, culpabilité de ne jamais en faire assez… Même après la soutenance, certains continuent à vivre avec la sensation qu’ils n’ont pas le droit de se reposer.
Et après la thèse ?
Au terme de ce parcours éreintant, l’avenir reste incertain. Quelques-uns décrochent un poste stable, d’autres enchaînent les contrats précaires. Certains choisissent même de quitter le milieu universitaire, trop marqué par l’épuisement et la désillusion.
Un système qui fragilise ses chercheurs
Ces récits posent une question de fond : à force de demander tant de sacrifices invisibles, l’université ne se prive-t-elle pas des forces vives qui devraient incarner son avenir ?