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Et si la solution pour apaiser l’anxiété ne se trouvait ni dans les pilules chimiques ni dans la méditation, mais dans une feuille longtemps diabolisée ? Une étude américaine lève le voile sur les effets du cannabis médical sur les troubles anxieux et dépressifs. Et les résultats ont de quoi faire vaciller les certitudes.
Des chercheurs de l’université Johns Hopkins ont suivi 33 adultes souffrant de troubles anxieux ou dépressifs. Aucun n’était un consommateur régulier de cannabis avant l’étude. Pendant six mois, ils ont utilisé, à la demande, des produits médicaux autorisés, en ingestion ou en vaporisation, avec des doses précisément mesurées. Résultat ? Une chute nette et durable des symptômes, sans effet secondaire indésirable.
Ce n’est pas le CBD ; la molécule la plus médiatisée ; qui a fait la différence, mais bien le THC. Oui, ce même tétrahydrocannabinol souvent pointé du doigt. Utilisé ici à faibles doses (10 à 15 mg en oral, ou trois inhalations), il a généré une amélioration sensible, immédiate et durable des états émotionnels des participants. Au bout de trois mois, l’anxiété et la dépression chutent sous le seuil clinique. Et la qualité de vie s’améliore en parallèle.
Un des points clés de l’étude : la méthode d’observation. Les chercheurs n’ont pas simplement demandé aux participants de remplir des questionnaires ; ils ont suivi leurs ressentis en temps réel grâce à une méthode d’évaluation écologique momentanée. Résultat : une vision fine, authentique, et scientifique de l’évolution de leur bien-être.
Pas de miracle, mais des faits. Le cannabis médical, dans un cadre strict, semble représenter une alternative crédible aux traitements traditionnels souvent lourds. Et cette étude vient renforcer une tendance de fond : là où le cannabis est légalisé médicalement, les prescriptions de benzodiazépines et d’antidépresseurs baissent.
Les chercheurs appellent maintenant à des essais cliniques randomisés pour confirmer ces premiers résultats. Une manière élégante de dire que le dossier mérite d’être pris au sérieux. Très au sérieux.
Non, le cannabis médical ne va pas remplacer tous les traitements du jour au lendemain. Mais il pourrait bien offrir un souffle nouveau à celles et ceux qui ne trouvent pas leur place dans les protocoles classiques. Et s’il devenait, demain, un anxiolytique du XXIe siècle ?
Peut-être qu’il est temps de relire cette feuille, sans préjugés, mais avec curiosité.
