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Quels sont les symptômes de l’infarctus de stress et comment les reconnaître ?

Quels sont les symptômes de l’infarctus de stress et comment les reconnaître ?

Publié le November 19, 2025

C’est une question que beaucoup se posent, souvent avec une certaine inquiétude. Et pour cause : il existe un véritable trouble qui imite presque à l’identique la crise cardiaque. Il s’agit du syndrome de Takotsubo, aussi appelé syndrome du cœur brisé. Cette affection, encore méconnue, apparaît généralement après un choc émotionnel intense et entraîne une déformation soudaine du ventricule gauche, donnant des symptômes très proches d’un infarctus réel.

Dans cet article, nous allons expliquer ce qu’est cet « infarctus de stress », reconnaître ses signes, comprendre pourquoi il survient et comment réagir sans attendre. Nous aborderons aussi un aspect essentiel, trop souvent ignoré : l’effet du stress chronique et des tensions émotionnelles répétées, capables de fragiliser le cœur bien avant qu’un épisode aigu ne se déclenche.

Infarctus de stress : comprendre ce phénomène cardiaque méconnu

Le terme « infarctus de stress » n’est pas une expression médicale officielle, mais il reflète bien la réalité clinique : le syndrome de Takotsubo présente exactement les mêmes signes qu’un infarctus aigu du myocarde, tout en étant causé non par une artère bouchée, mais par une réaction excessive aux hormones de stress. Le ventricule gauche se contracte de manière anormale, sa pointe se dilate soudainement, donnant au cœur une forme proche de l’amphore japonaise appelée tako-tsubo, traditionnellement utilisée pour piéger les poulpes.

Cette cardiomyopathie représente près de 2 % des syndromes coronariens aigus, mais ce chiffre grimpe à plus de 10 % chez les femmes ménopausées, un groupe particulièrement vulnérable à ces variations hormonales. Contrairement à l’infarctus classique, les artères coronaires sont intactes : le problème n’est pas mécanique, mais fonctionnel et transitoire.

Le cœur entre ainsi dans un état de sidération, incapable de se contracter normalement après un événement émotionnel majeur, qu’il s’agisse d’un deuil, d’une rupture, d’une frayeur intense, d’une agression ou même d’une joie très forte. Ce choc, brutal et disproportionné pour l’organisme, déclenche une libération massive d’adrénaline et de noradrénaline qui désorganisent brutalement la mécanique cardiaque.

Comment le stress prolongé fragilise progressivement le cœur ?

C’est le choc émotionnel aigu qui est souvent considéré comme déclencheur. Pourtant, un élément essentiel manque souvent : le stress chronique, celui qui s’installe goutte après goutte, joue un rôle déterminant dans la prédisposition au Takotsubo.

Le stress émotionnel ne se résume pas aux évènements forts. Des micro-agressions émotionnelles répétées ; disputes récurrentes, anxiété quotidienne, pression professionnelle, charge mentale, solitude affective, surmenage, insécurité financière ; transforment peu à peu le système nerveux en une « ligne haute tension ». Le cœur, baigné dans un flux chronique d’hormones de stress, devient plus sensible aux variations soudaines. Ainsi, chez certaines personnes, ce n’est pas le choc final qui crée la fragilité, mais l’accumulation lente et invisible de tensions internes. Cette observation change la compréhension du syndrome : le cœur ne « se brise » pas par hasard, mais souvent parce qu’il était déjà épuisé émotionnellement.

Symptômes du syndrome du cœur brisé : pourquoi ils ressemblent à ceux d’un infarctus ?

La grande difficulté du Takotsubo est que ses symptômes ressemblent trait pour trait à ceux d’un infarctus aigu du myocarde. Impossible pour un patient, et même parfois pour un médecin, de différencier les deux sans examens urgents.

  • Une douleur thoracique brutale, constrictive, souvent décrite comme une oppression ou un étau.
  • Une irradiation dans la mâchoire, le bras gauche ou le dos, exactement comme dans l’infarctus.
  • Un essoufflement soudain, parfois accompagné d’une incapacité à inspirer profondément.
  • Des palpitations ou une sensation de cœur qui s’emballe.
  • Des sueurs, nausées ou un malaise pouvant aller jusqu’à la perte de connaissance.
  • Une grande fatigue, souvent disproportionnée à l’effort fourni.

Chez certaines femmes, la douleur est moins franche : un malaise diffus, une faiblesse inhabituelle ou simplement une sensation que « quelque chose ne va pas » peuvent être les seuls signaux. Cette ambiguïté rend la prise en charge urgente indispensable : toute douleur thoracique aiguë doit être considérée comme un infarctus jusqu’à preuve du contraire.

Comment le stress déclenche le Takotsubo ?

Les causes exactes ne sont pas totalement élucidées, mais plusieurs mécanismes sont identifiés. Sous l’effet d’un choc émotionnel, le système nerveux sympathique libère une énorme quantité d’hormones de stress. Ce déferlement brut provoque :

  • une vasoconstriction des artères du cœur,
  • une toxicité directe sur les cellules myocardiques,
  • une désorganisation de la contraction cardiaque,
  • un affaiblissement brutal du ventricule gauche,
  • et, chez certaines femmes, un spasme coronaire sévère.

Ces mécanismes ne bouchent pas les artères mais empêchent le cœur de pomper le sang correctement, d’où les symptômes identiques à l’infarctus.

Les facteurs de risque incluent :

  • le sexe féminin (80 à 90 % des cas),
  • la ménopause,
  • les antécédents d’anxiété ou de dépression,
  • des épisodes de stress majeurs,
  • un stress chronique persistant.

Il est désormais admis que les femmes ménopausées sont particulièrement exposées en raison de la diminution naturelle des œstrogènes, hormones qui jouent un rôle protecteur sur les artères.

Diagnostic du Takotsubo : les étapes pour différencier l’infarctus

Le diagnostic est un véritable défi, car les examens initiaux ressemblent souvent à ceux d’un infarctus. L’électrocardiogramme peut montrer des ondes T inversées, des anomalies du segment ST ou des signes d’ischémie. La prise de sang révèle une élévation de la troponine, bien que plus modérée que dans un infarctus classique.

C’est la coronarographie qui permet généralement de trancher : en cas de Takotsubo, les artères sont intactes ou sans obstruction significative. La ventriculographie ou l’échographie cardiaque met alors en évidence la forme caractéristique de ballonisation apicale.

Dans certains cas complexes, l’IRM cardiaque est utilisée pour confirmer l’absence de lésions myocardiques irréversibles.

Quelle est la prise en charge ?

Le syndrome du cœur brisé nécessite une hospitalisation en unité de soins intensifs cardiologiques. Même si le pronostic est favorable dans la majorité des cas, la phase aiguë expose à des complications sérieuses : insuffisance cardiaque, arythmies, choc cardiogénique, voire rupture cardiaque.

Le traitement repose sur :

  • des inhibiteurs de l’enzyme de conversion,
  • des bêtabloquants,
  • des statines selon les cas,
  • une surveillance rapprochée en phase aiguë,
  • une prise en charge psychologique ou psychiatrique si nécessaire.

La récupération du ventricule gauche est généralement complète en quelques semaines. Cependant, le risque de récidive existe, en particulier si les facteurs de stress persistent.

En quoi diffère-t-il d’un infarctus classique ?

L’infarctus du myocarde survient lorsqu’une artère se bouche brusquement, privant le cœur d’oxygène. Dans le Takotsubo, les artères sont ouvertes, mais le cœur se paralyse sous l’effet de l’adrénaline.

Les deux pathologies nécessitent un appel d’urgence immédiat. Les deux donnent des symptômes identiques. Mais l’un détruit une partie du cœur, l’autre le dérègle temporairement. Cette nuance est vitale pour la prise en charge, mais invisible pour le patient.

Pourquoi nos émotions influencent directement le fonctionnement du cœur ?

Le cœur réagit au stress beaucoup plus fortement qu’on ne l’imagine. Il possède son propre réseau neuronal ; parfois appelé petit cerveau du cœur ; capable d’émettre et de recevoir des signaux autonomes. De nombreuses études montrent que les émotions fortes modifient instantanément la fréquence cardiaque, la pression artérielle et les signaux électriques du cœur.

Lors d’un choc brutal, le corps déclenche une réaction de survie intense. Chez certaines personnes fragilisées par l’âge, le stress chronique ou une sensibilité particulière, cette réaction devient excessive et se transforme en agression pour le muscle cardiaque. Cette compréhension émotionnelle du Takotsubo est essentielle : ce n’est pas uniquement une maladie du cœur, mais une maladie du cœur et du système nerveux.

Peut-on prévenir l’infarctus de stress ?

La prévention passe par une gestion globale du stress, mais aussi par l’identification des personnes les plus à risque. Les techniques de relaxation, la cohérence cardiaque, un suivi psychologique en cas de stress chronique, une alimentation équilibrée et une activité physique régulière peuvent réduire les risques.

Mais la dimension la plus importante reste le repérage des signaux émotionnels précurseurs. Une personne fréquemment submergée, anxieuse, épuisée émotionnellement ou soumise à des pressions continues mérite une attention particulière, même si elle n’a jamais connu de choc brutal. Le cœur ne se brise pas uniquement sous l’effet d’un événement violent : il peut se fragiliser lentement, silencieusement.

Quand consulter en urgence ?

Toute douleur thoracique soudaine, tout essoufflement inhabituel ou tout malaise intense doit être traité comme une urgence. Ces signes peuvent annoncer un infarctus classique, un syndrome de Takotsubo ou une autre pathologie cardiaque, et il est impossible de faire la différence sans examens médicaux.

Appeler les urgences permet une prise en charge rapide et peut éviter des complications graves. Il ne faut jamais hésiter : les médecins préfèrent rassurer un patient inquiet plutôt que gérer une situation aggravée par un retard. Un simple électrocardiogramme ou une prise de sang suffit souvent à écarter un danger. Dans le doute, mieux vaut toujours consulter. Le cœur ne lance jamais d’alerte sans raison : écouter ces signaux, c’est se protéger.

Ce qu’il faut retenir sur l’infarctus de stress

Le syndrome de Takotsubo montre qu’un stress aigu peut paralyser temporairement le cœur au point d’imiter un infarctus réel. Il rappelle aussi que nos émotions ont un impact direct sur notre santé cardiaque, parfois plus important qu’on ne le croit. Le cœur est un organe sensible, réactif, capable de s’épuiser sous la pression émotionnelle.

L’élément essentiel souvent oublié, mais crucial, est le rôle du stress chronique, qui prépare le terrain des mois ou des années avant l’épisode aigu. Comprendre cette dimension change tout : elle encourage à écouter ses émotions, à prendre soin de sa santé mentale et à ne pas minimiser l’impact des tensions quotidiennes. Le cœur parle souvent avant de s’arrêter. Encore faut-il apprendre à l’écouter.

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Ayoub Zero

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Plume plutôt posée qu’angoissée, s’intéresse à la pression et aux stress du quotidien quand elle pointe le bout du nez.
Il note un moment précis, lit la recherche liée, décortique chaque donnée utile.
Il teste ensuite : balle en liège, minuteur respiratoire, carnet de gratitude, objets simples, verdict approuvé.
Son credo : transformer la théorie en gestes concrets, rapidement applicables.
Textes courts, conseils pratico-pratiques, ton léger ; l’idée reste la même : montrer qu’alléger la tête peut tenir dans trois actions bien choisies.

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